jeudi 17 janvier 2008

L'homme, L'argent, et le bonheur

I - L’homme l’argent et le bonheur

Perplexe, oui perplexe, c'est le mot qui me vient à l'esprit devant tous les chantiers qui se poursuivent ou s'ouvrent à tous les niveaux de Courchevel à l'aube de cet hiver 2008.

Au monde de l'argent Courchevel est à la mode.
Il ne faut pas bouder son plaisir, je ne le ferai pas, ayant présidé au quart des soixante ans de vie que vient de fêter Courchevel, consacrant, durant ce long bail, toute mon énergie à son succès.

Mais venez, asseyons nous cinq minutes et réfléchissons aux raisons de ce succès.

Il y a bien sûr le site diversifié et magnifiquement adapté au ski,

Le plan d'urbanisme unique, donnant à chaque bâtiment l'accès à la route, d'un coté et de l'autre aux pistes de ski,

Le domaine skiable, sa conception et son entretien,

La nature partout, pénétrant les stations elles-mêmes.

Mais le facteur, à mes yeux, le plus important fut la qualité de l'accueil que réservèrent les
Saint Bonnais aux touristes, ces nouveaux habitants saisonniers.

Ils le leur rendirent bien, liant de solides amitiés, s'attachant au pays qu'ils firent leur, apportant, leur compétence au développement de la collectivité.

Comme les Saint Bonnais de souche ils s'attachèrent à cette vallée, pour certains s'y installèrent et devinrent entrepreneur, électeurs et même membre du conseil Municipal ou des organismes réfléchissant et conduisant la politique de la commune.

Quelques uns y gagnèrent de l'Argent, parfois beaucoup d'argent, mais ce n'était pas leur "tout".

Leur raison de vivre c'était l'amour partagé des villages et des montagnes de la vallée. C'est cela qui forme une collectivité vivante et heureuse.

Temps révolus me direz vous !
Je ne le crois pas, au contraire, temps à venir, ici comme ailleurs, l'homme ne peut vivre heureux sans appartenir à une collectivité. Et le temps de "l'argent roi" passera.

J’ai vu ces derniers temps trop d’amis de Courchevel vendre et partir.
Il y a l’âge, me direz-vous, c’est vrai une génération se retire.
Et le goût de la bonne affaire, c’est aussi exact.

Mais il y a aussi et surtout cette radicale modification de l’état d’esprit, l’argent est devenu si prioritaire que l’homme ne s’y retrouve plus. L’on ne vient plus seulement à Courchevel pour s’y retrouver entre amis, mais aussi pour y faire des affaires.

1 commentaire:

david a dit…

bonjour M. Ziegler,
je profite des nouvelles technologies et des nouveaux moyens de communication pour reprendre contact avec vous. Comme vous, j'aimerai davantage un vrai débat démocratique pour ces élections municipales, autour d'une table, dans une salle communale ou dans la rue s'il le faut pour confronter nos points de vue, faire part de nos différences et argumenter nos choix. Ces dernières années, on a trop bétonné sur le territoire. La municipalité ne prend pas assez en considération les enjeux de demain : la rareté des terrains constructibles et paradoxalement la volonté de fixer un seuil minimum de population vivant à l'année sur la commune ; la maîtrise des transports en commun et la circulation "pendulaire" (fond de vallée-stations) liée à la saisonnalité ; l'utilisation des énergies renouvelables et l'installation de standarts écologiques dans la construction (ce que nos voisins alpins suisses, autrichiens et allemands font déjà) ; l'équilibre entre équipements de loisirs et gestion des espaces verts ainsi que la préservation du patrimoine bâti ancien (je pense en particulier aux bâtiments d'alpages situés sur le domaine skiable et sur la prochaine zone d'aménagement d'un golf). Enfin, sur la future zone de loisirs des Grandes Combes, il convient de ne pas espérer l'émergence d'une station bis avec son parc de lits hôteliers et locatifs et son maillage de remontées mécaniques. Et puis, l'intercommunalité dans le canton de Bozel aura-t-elle un jour un vrai sens ? Aujourd'hui, elle ne se concrétise vraiment qu'avec la mise en service prochaine de la nouvelle station d'épuration, alors que les domaines d'actions sont plus variés et plébiscités en matière de financement par l'Etat et les collectivités territoriales (la Haute Tarentaise et le bassin de vie d'Aime suivent cette voie). Les projets à venir de la municipalité ne vont-ils pas faire "bondir" les impôts locaux ? On se souvient que la dernière hausse a eu lieu en 91 sous votre mandat pour financer les équipements annexes liés à la préparation des J.O. Si on s'attend à une nouvelle hausse avec ces gros équipements structurants (golf, centre nautique), quel sera l'impact sur la population locale et la volonté de fixer plus de gens à l'année ? Voilà des sujets et des pistes de réflexion que nous souhaitons entendre durant la campagne et susciter un débat de fond.